La colère
Exprimer sa colère, c’est naturel, c’est sain
Je constate que la colère est une émotion mal comprise et mal interprétée dans notre société en fonction de nos croyances religieuses, spirituelles, sociétales ou familiales. Je voudrais donner ici mon interprétation de ce qu’est pour moi la colère, en faisant une distinction entre colère, rage et rancune.
Au nom de la politesse, du tact, des convenances ou des principes inculqués par nos parents, chacun de nous a appris à réfréner ses émotions, comme la colère jugée négative. Nous sommes devenus des piles de plus en plus chargées d’électricité et, une fois adultes, nous sommes remplis de vieux sentiments de colère, de rancune, de frustration et de peur. Mais le pire, c’est que nous avons oublié l’instinct de décharger nos piles. La plupart des gens pensent que quand ils ont loupé le moment opportun pour exprimer leur colère, il suffit de l’oublier, de penser à autre chose et la colère disparaît comme par enchantement. L’homme oublie qu’il est animal aussi. Beaucoup rejettent l’animal en eux car ils le considèrent comme inférieur. Or se couper de ses émotions c’est se couper de son animal et vice versa. Et qui n’écoute pas son animal n’écoute pas son cœur non plus. Ca donne des robots manipulés qui vivent uniquement dans le mental, déracinés et coupés de leurs vibrations élevées.
Pour moi, certaines de nos croyances sont à jeter à la poubelle et de nouvelles croyances doivent prendre place :
1) la colère est une émotion positive et doit s’exprimer
2) toute colère non exprimée ne disparaît pas
3) nous sommes à la fois animal, humain et divin, tout trois ayant la même importance et devant être en parfait en équilibre
Quand je dis que la colère est une émotion positive, je parle de la colère qui permet à la personne qui ressent une injustice, de la « réparer », de récupérer son énergie qu’on essaye de lui voler, de sauvegarder son territoire, sa liberté, son intégrité.
Si les colères ne sont pas exprimées, elles se transforment en frustrations. Ces frustrations rongent et deviennent à la longue des tensions qu’on ne sent plus mais qui sont bien là. Elles se logent au niveau de l’intestin (sur le plan physique) et au niveau du 2ème chakra (sur le plan énergétique). Ces tensions à leur tour peuvent entraîner une maladie genre cancer ou autre maladie grave si elles ne sont pas libérées. Ces colères devront s’exprimer tôt ou tard, et c’est le corps qui s’en chargera si on ne le fait pas à temps.
Plus ces frustrations ou ces tensions sont libérées tard, plus ce qui est libéré est violent et plus le travail de nettoyage est dur et long. Ce travail de libération se fait de plusieurs manières.
Il y a d’abord l’évacuation de la violence extrême qui a été contenue pendant des années. L’évacuation se fait par la toux, les cris, les crachats, les pleurs, les coups (sur un punching ball matériel ou humain, si quelqu’un se prête au jeu!), ou par toutes les manières possibles et imaginables d’exprimer son animal.
Il y a ensuite l’acte de « se rendre justice » et ce sans ressentiment vis-à-vis de la personne qui est à l’origine des colères, dans la conscience qu’il n’y a pas de faute. Il s’agit d’une restitution d’énergie, de remettre les choses à leur place. On peut considérer qu’il n’y a pas de faute ou que la faute se trouve des deux côtés si l’on comprend que tout obstacle est là pour que nous le dépassions et grandissions. Si nous nous laissons voler notre énergie nous ne respectons pas notre cœur et sommes donc dans l’erreur, tout autant que celui qui nous a provoqué. Nous devons comprendre que celui-ci l’a fait par amour, inconsciemment presque toujours.
Se rendre justice peut se faire sans que la personne à l’origine des colères ne le sache ni ne le sente, par exemple en écrivant une lettre où l’on exprime toutes ses colères dans les moindres détails, qu’on brûle ensuite. C’est bien sûr à essayer en premier. Si ça ne marche pas, on peut envisager d’envoyer la lettre, avec toutes les conséquences que cela comporte.
Exemple : Un père oblige son fils adolescent à faire les études qu’il a décidé pour lui sans tenir compte des désirs de son fils qui sont tout différents. Celui-ci a une peur bleue de son père et réfrène sa colère. Il entame ses études et sent une frustration de ne pouvoir faire ce qu’il veut dans la vie. Il est tiraillé par la colère qu’il a peur d’exprimer, que ce soit verbalement ou en quittant la maison sans rien dire. Au fil des années, pris par la routine, il se prend au jeu sans grande motivation mais il a besoin de la reconnaissance de son père et finit par oublier sa colère. Mais entre lui et son père la relation est malsaine. Le père est fier d’avoir un fils qui fait de brillantes études. Il s’abreuve de cette énergie. Entre temps, le fils désabusé, qui a encore accumulé d’autres colères vis-à-vis de son père, ne vit pas sa vie. Mais c’est son choix, et maintenant il le paye parce qu’on lui a découvert un cancer.
La colère qu’on peut qualifier de négative est la réaction qu’ont les gens qui ont essayé de voler l’énergie de l’autre et qui n’y sont pas parvenu parce que l’autre n’a pas cédé et a réagi, par la colère par exemple. La colère de ces deux personnes ne sera pas la même. Il y a le voleur et le volé, celui qui tente de voler l’énergie de l’autre et celui qui la défend.
Si la colère du « voleur d’énergie » n’est pas comprise et transformée, elle se transformera en rage et si celle-ci n’est pas comprise et transformée, elle deviendra rancune, qui à son tour se transformera en vengeance, en désir de vengeance, ou en tensions qui à terme entraîneront également une maladie grave.
Exemple : Un père oblige son fils adolescent à faire les études qu’il a décidé pour lui sans tenir compte des désirs de son fils qui sont tout différents. Celui-ci sent qu’on veut porter atteinte à sa liberté, à son intégrité et il exprime sa colère. Le père se met également en colère et menace son fils de lui couper les vivres. Le fils se sentant mis au pied du mur doit choisir entre se vendre ou se sauver. Il choisit la deuxième solution, au risque de ne plus jamais connaître le confort dans lequel il vit. Le père entre dans une rage terrible. Son honneur est bafoué. Il fait tout pour retrouver son fils pour lui donner la correction qu’il mérite à ses yeux. Les années passent et le père est de plus en plus rongé par la rancune. Il ne faut plus lui parler de son fils, il n’a plus de fils. Il finit par l’oublier mais les tensions se sont installées et le rongent.