Réalisations - La rime à tout prix

Le poulet et la pintade

Le poulet

Il était une fois un gros poulet
absolument laid
à cause des horribles bourrelets
qui lui enflaient
les yeux, le bec, le cou, jusqu’aux mollets
si bien qu’il s’entendait dire partout « du balai »,
ce qui au plus haut point l’horripilait.

On le surnommait, on ne sait pourquoi, « le capot laid »1.
Il rêvait de terminer dans l’assiette de Christiane Pollet
dont il connaissait le fantasme pour les cuisses de poulet
sur lit de flageolets,
et le grand coeur pour les animaux marginaux et un peu simplets.
Il décida alors de lui offrir en cadeau son corps replet
pour son anniversaire que pour la xième fois elle renouvelait.
A déguster de préférence avec un Beaujolais,
entre amis au fin palais.
Joyeux anniversaire, Christiane Pollet !

 

1 Le « cas Pollet »

La pintade

Il était une fois une pintade
qui croupissait, maussade,
au fond d’une basse-cour sombre et crade,
d’où nul ne s’évade.
A force d’être rétrograde,
– elle ne savait même pas ce qu’était un ipad ! –
elle s’était attiré d’abord les boutades
puis les rebuffades
de tous ses camarades
qui de toute façon finiraient comme elle en grillades.
C’était dans l’assiette de Jaouad
qu’elle rêvait de terminer cette grande mascarade
qu’était pour elle sa vie fade.
Elle connaissait son fantasme pour les méchouis de pintade
frites, mayo, salade,
et décida de lui offrir ses cuisses froides
pour son anniversaire quelque part dans sa troisième décade.

A déguster avec un bon vin et non avec une infâme limonade
qui serait un sacrilège pour ce sacrifice digne de Jaouad.

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