Réalisations - La rime à tout prix

La vache et le moustique

La vache

Il était une fois une jolie petite vache
blanche et plein de taches
qui avait de grands yeux couleur pistache
et une magnifique queue en panache
dont elle se servait comme une cravache
pour chasser les bestioles attirées par sa peau de vache.
Elle broutait, mâchouillait et ruminait sans relâche
de l’herbe – ou était-ce du hasch ? –
elle s’en mettait toujours jusque derrière les moustaches.
Elle rêvait de trains, de ranchs, de cow-boys, d’apaches
et de Fernand, le superbe taureau malgache
qui savait la faire meugler en un flash,
si bien qu’elle faillit oublier l’anniversaire d’Alain et sa tâche.
Elle cracha son espèce de mâche
« Vite, faut pas qu’Alain s’fâche ».
Elle souleva la bâche
où se trouvait la vieille moto d’Alexandre H.
Par monts et par vaux, sous la drache
elle roula sans casque ni attaches.
Elle bourrait même, Alain, faut que tu le saches !
Elle pria tous les saints et même Saint Eustache
pour pas se viander, avoue, ce serait vache !
Elle tomba sur une manif : « Mort aux vaches ! »
Que faire ? Demi-tour ? Ce serait lâche !
« Non, ces peaux de vache
ne m’empêcheront pas d’accomplir ma tâche. »
Elle fonça à travers la manif sous les coups de haches
et termina ses trois « machettes » avec fierté et panache
mais ensanglantée et complètement flache.
Le message que cette histoire cache
c’est que, quoi qu’on en dise et qu’on en sache,
à moto, les grosses vaches
sont vachement potaches !

Pour Alain C.

Le moustique

Il était une fois un gros moustique
lubrique
avide de sang et de fornique
qui s’appelait Ludovic.
Et Ludovic avait le chic
de laisser sa carte de visite épidermique
en forme de gros boutons phalliques
sur ses victimes qui n’étaient ni diabétiques ni anémiques.
Il était heureux, il battait partout sa petite queue frénétique
mais il aurait aimé plonger sa trique
dans le sang pur de Véronique,
aux vertus qu’on dit magiques,
pour prolonger sa vie vampirique,
mais ne parvint que mollement rue Vanderschrick
où, en tombant, il s’empala bêtement sur sa pique,
faisant gicler sur mon pare-brise tout ce sang sucé si unique.
Ses dernières paroles furent magnifiques :
« Joyeux anniversaire, Véronique.
Tout à coup j’ai un déclic :
le mal ne peut t’atteindre, tu es angélique.
Ca m’apprendra, j’avais qu’à m’incarner en bique.
… couic. »

Pour Véronique B.

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