Spiritualité - Réflexions personnelles

L’amour sur le terrain

La Peur est le contraire de l’Amour, comme l’Ombre est le contraire de la Lumière. Notre âme est pur Amour et lorsqu’elle s’incarne, elle fait l’expérience de la peur. Le but de notre vie sur Terre est d’amener la Lumière dans les Ténèbres, de dépasser la peur pour faire vivre l’Amour.

Dès que nous naissons, nous sommes plongés dans la peur : peur de tomber, peur d’être abandonné, peur de ne pas être aimé et puis plus tard s’ajoutent la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de manquer, peur du regard des autres, peur de lâcher-prise, etc. Nous ne serons capables d’aimer réellement que lorsque nous aurons résolu toutes nos peurs. Et il en faut des vies pour y arriver! Mais comme dit Merlin dans « La voie du Magicien » de Deepak Chopra, « Si impur que tu sois, l’amour viendra quand même te chercher et te transformera jusqu’à ce que tu deviennes capable d’aimer. L’amour détecte l’impureté et la détruit. Il n’existe pas d’êtres incapables d’amour, mais seulement des êtres qui ne ressentent pas sa force. »

L’expérience du couple est la meilleure façon pour l’être humain d’expérimenter l’amour. Le couple c’est l’arène, c’est le terrain de manoeuvre, c’est là que se mesure toute notre force d’amour. C’est à travers le couple que se résolvent la plupart de nos peurs, grâce à l’amour. La société a désacralisé le couple et l’amour, il suffit de voir Starac ou Nice People. La plupart des gens trouvent ces émissions idiotes et pensent ne pas être influencés par les médias mais leur croyance dans le couple et dans l’amour a quand même été modifiée au fil des années à leur insu.

Lorsque l’on « choisit » son partenaire, ce choix a déjà été fait par les âmes en présence avant de naître, de commun accord, et ce pour des raisons bien précises : chacun doit apprendre de l’autre et à l’autre des leçons nécessaires pour son évolution. L’autre est notre miroir et il reflète souvent des choses qu’on n’aime pas voir. Alors, on jette et en prend un autre, sans penser qu’on retombera toujours sur le même obstacle tant qu’il n’est pas dépassé. Consommer et jeter, c’est devenu normal dans notre société.
Dans une relation de couple, il y a toujours le meilleur et le pire, parce que oui on ne peut pas tout accepter de l’autre. Parce que dans l’autre on voit aussi bien son propre miroir qui n’est pas toujours joli joli et puis parce qu’on a le devoir, si l’on aime vraiment, de montrer à l’autre où il peut changer pour dépasser ses obstacles. Plus il y a de pires, plus il y a des occasions de dépasser des obstacles…. et il vaut toujours mieux connaître le pire au début de la relation. Un couple qui se façonne au début en se « tabassant », en se jetant toute la vaisselle à la figure, sans oublier que l’amour est le moteur, est bien parti pour vivre longtemps et avec beaucoup plus de «meilleurs» par la suite.
Un couple foire souvent quand l’un des deux décide de démissionner, de ne plus se battre pour l’amour.

Aimer c’est exprimer toutes ses émotions. Et lorsque la colère jaillit, qu’elle soit résolue avant que ne s’installe la rancune, la bouderie ou avant que l’un ou l’autre ne fuie. C’est là que se mesure toute la force de l’amour : voir son amour pour l’autre même dans la dispute. Peu de gens lors d’une dispute s’élancent très vite vers l’autre pour l’étreindre, lui demander pardon ou pleurer dans ses bras car ils ont le sentiment de se rabaisser. Je dirais que c’est tout le contraire. C’est très facile de résister. C’est très difficile de se donner, mais c’est gagner une bataille contre les Ténèbres.

Une relation peut-elle être éternelle ?
Oui, une relation peut être éternelle. Ne pas y croire c’est ne pas croire que l’amour est éternel et que le couple est une force. Lorsqu’on aime réellement une personne, on ne s’imagine pas un seul instant que la relation pourrait finir un jour, on irait jusqu’à donner sa vie pour l’être aimé, on espère même qu’on le retrouvera de l’autre côté du voile et qu’on reviendra avec lui dans les vies futures.
L’éternité nous la construisons dans le couple chaque jour, c’est à nous de faire marcher la roue, et non pas attendre qu’une force supérieure vienne le faire pour nous. Le couple c’est aussi du travail constant. Je suis contre la consommation de couples. L’être humain n’est pas un objet.

Peut-on pardonner et encore aimer une personne qui nous a fait du mal?
Une personne a qui on a fait du mal (par la tromperie par exemple) ne peut pardonner que si elle a compris pourquoi elle a dû faire cette expérience de vie. Il n’y a pas de victime ni de coupable dans la vie. Lorsque la leçon est comprise et qu’on est parvenu à changer un pattern et à dépasser la peur correspondante, alors l’expérience ne sera pas récurrente et le pardon sera vrai.

La tromperie révèle-t-elle un besoin non assouvi ou un manque d’amour ?
Moi personnellement je ne pourrais pas éprouver un sentiment amoureux pour deux personnes en même temps. Si c’était le cas, je crois que je n’aimerais réellement ni l’un ni l’autre.
Tromper c’est aussi bien mentir à l’autre que se mentir à soi-même. Se donner à deux personnes, c’est se diviser. Je pense que la personne qui commet cet acte a en fait une grande peur de se donner et surtout de perdre l’autre, donc d’être abandonné. Cela peut conduire à de grands troubles psychiques dans le futur de la personne, si elle n’arrête pas ce jeu. Cela vaut également pour les tromperies qui ne resteraient qu’au stade du rêve ou du phantasme.

Peut-on faire mal par amour ?
Par compassion, oui, on peut aller jusqu’à faire mal à l’autre. Lorsqu’on est en face d’une personne qui se complaît dans un sentiment de victime, la secouer, voire lui faire mal si elle résiste, c’est faire preuve d’amour. Laisser cette personne dans l’inertie, ne pas lui donner l’opportunité de grandir, c’est pour moi le contraire de l’amour. C’est de la pitié ou de l’indifférence par peur du changement et de la responsabilité humaine. Aimer ce n’est pas seulement être gentil, être attentionné, donner des bisous, et ce n’est pas faire plaisir à tout prix. Etre dur avec quelqu’un peut être un geste d’amour.

La peur de s’abandonner à son amour …
La peur de s’abandonner, c’est la peur de se donner, de dépendre de l’autre, peur de perdre son intégrité. C’est devenu un problème de société avec tous les principes qu’elle véhicule : être indépendant, consommer puis jeter si pas content, diviser pour régner… et puis les new-ageux qui n’ont pas arrangé les choses avec leur fausse interprétation de la liberté.
Jacques Salomé a dit : « Aimer, c’est accepter de dépendre de celui que l’on aime pour être plus libre d’être. » Les gens ont peur d’avouer qu’ils ont besoin de l’autre, ils ont peur du mot «dépendance». Or, nous dépendons tous les uns des autres puisque nous sommes Un.

Aimer, est-ce plus donner que recevoir ?
Je crois qu’on ne peut donner que si on est capable de recevoir, dans la même mesure. Eprouver plus de plaisir à donner qu’à recevoir peut cacher un besoin de reconnaissance, c’est-à-dire une peur de ne pas être aimé. Aimer recevoir c’est reconnaître qui on est, c’est se savoir digne de tous les cadeaux, c’est s’aimer.

Et l’amour inconditionnel alors ?
Il faut garder les pieds sur terre. L’amour humain, terrestre, est ce qui nous concerne dans notre incarnation et je dirais que si nous ne sommes pas capables d’amour humain, nous ne sommes pas capables d’amour inconditionnel. C’est facile d’aimer les fleurs, le coucher du soleil, … ou en tant que moine tibétain de dire qu’on aime inconditionnellement toute chose, tout être vivant… mais dès qu’on est confronté à une personne qui nous brandit un miroir horrible de nous-mêmes, ou à toute autre situation conflictuelle, et c’est d’autant plus significatif dans un couple, combien de personnes arrivent à aimer sincèrement cette personne avec le même détachement, la même ouverture de coeur qu’ils ont (ou croient avoir) pour toute chose, tout être vivant? Seul Jésus en était capable (et les avatars). C’est le combat de tous les êtres humains sur cette terre, car ces obstacles qui parcourent notre chemin sont là pour tester notre force et notre capacité d’amour.

On peut haïr par amour, on peut tuer par amour, on peut mourir d’amour …
mais qui n’a pas vécu par amour, pour l’amour, dans l’amour, à travers l’amour, avec l’amour,… au risque d’en mourir, n’a pas vécu. Sa vie n’est que fadeur.
C’est à chacun de choisir s’il désire vivre à 10%, à 50% ou à 100%.
C’est la peur de la mort qui fait que beaucoup de gens n’osent pas se donner à 100% dans une relation et permettre à leur coeur de s’ouvrir totalement. Ils ont peur que s’ils se donnent à 100% et s’ils se font larguer, ils tombent si bas qu’ils pourraient frôler la mort. Il y a quelque chose de vertigineux, de dangereux dans le fait de faire le choix de se donner à 100% à l’autre, comme si c’était une décision sans retour. Ils ne sont pas conscients de cette peur, c’est pourquoi beaucoup de gens revendiquent leur liberté, leur indépendance en se perdant dans de nombreuses activités, en limitant le temps et l’énergie consacrée au conjoint/compagnon, en se dispersant quand ils ouvrent des portes à d’autres relations possibles … et ils ratent pas mal de choses.

Si vous avez la chance d’être en couple, d’aimer quelqu’un d’un amour fort, dites-lui 30 fois par jour « je t’aime », arrêtez-vous souvent pour la/le regarder en vous rendant compte de qui elle/il est pour vous et dites-lui au moins une fois par jour «tu es belle/beau», cajolez-la/le tous les jours, faites-lui l’amour au moins 5 fois par semaine, et ce jusqu’à votre dernier souffle, sans jamais laisser la peur reprendre du terrain, la routine miner votre amour, les activités vous bouffer tout votre temps et toute votre énergie.

Aimer, c’est ne choisir que l’amour, dans tous les cas, à tout instant, en toute circonstance ; c’est notre expérience de Dieu.

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