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Le lapin
Il était une fois un malheureux lapin qui vivait une existence sordide comme larbin chez une horrible mégère au visage exagérément peint et aux laides dents de lapin qui faisait le tapin sur les trottoirs suburbains. Elle l’avait kidnappé dans une jolie ferme qui sentait bon le pain et où il était cajolé comme un chérubin. En deux jours, elle lui avait complètement ôté le goût du pain. Un jour que la grognasse était partie au turbin, trébuchant sur ses hauts escarpins, il alla fouiller dans ses tiroirs et mit le grappin sur son fameux calepin où elle notait les menus pour ses orgies entre copains. Horreur et stupéfaction, ce…
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Le poulet
Il était une fois un gros poulet absolument laid à cause des horribles bourrelets qui lui enflaient les yeux, le bec, le cou, jusqu’aux mollets si bien qu’il s’entendait dire partout « du balai », ce qui au plus haut point l’horripilait. On le surnommait, on ne sait pourquoi, « le capot laid »1. Il rêvait de terminer dans l’assiette de Christiane Pollet dont il connaissait le fantasme pour les cuisses de poulet sur lit de flageolets, et le grand coeur pour les animaux marginaux et un peu simplets. Il décida alors de lui offrir en cadeau son corps replet pour son anniversaire que pour la xième fois elle renouvelait. A déguster de préférence…
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La pintade
Il était une fois une pintade qui croupissait, maussade, au fond d’une basse-cour sombre et crade, d’où nul ne s’évade. A force d’être rétrograde, – elle ne savait même pas ce qu’était un ipad ! – elle s’était attiré d’abord les boutades puis les rebuffades de tous ses camarades qui de toute façon finiraient comme elle en grillades. C’était dans l’assiette de Jaouad qu’elle rêvait de terminer cette grande mascarade qu’était pour elle sa vie fade. Elle connaissait son fantasme pour les méchouis de pintade frites, mayo, salade, et décida de lui offrir ses cuisses froides pour son anniversaire quelque part dans sa troisième décade. A déguster avec un bon…







