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La caricole

Il était une fois une caricole
qui avait échappé de justesse à la casserole
d’une marchande espagnole
qui tirait sa carriole
dans les rues des Marolles.
Elle s’appelait Nicole.
Elle rampa pendant des jours sans boussole
par rues et rigoles
à la recherche de bricoles
à se mettre sous sa dent molle.
Mais un jour, elle tomba sur d’horribles bestioles
qui l’empoignèrent par le col,
lui chatouillèrent la mijole,
et lui filèrent quelques méchantes torgnoles
avant de l’envoyer en l’air comme un ballon de football.
Après quelques fameuses cabrioles,
Nicole
retomba lourdement sur le sol
à quelques lieues de là avec sa maison et tous ses brols.
C’est ainsi que, par bol,
elle a atterri non loin de la demeure de son idole,
alias toi, Rosa, car jusqu’aux Marolles,
on parle de ton talent de chanteuse, c’est pas des fariboles.
Après tant d’années d’école
et de concerts bénévoles,
elle comprend pas comment t’as p’encore ramassé l’pactole.
Crois bien que c’est sans intention méchante ou frivole
qu’elle a laissé en passant sur tes murs et sur ton sol
une traînée luisante qui colle.
Elle s’est installée dans la plante que tu cajoles,
celle dont tout le monde rigole,
bien à l’abri de ta chatte folle,
pour à la fois dévorer ta musique et boire tes paroles,
et surtout pour te saluer le 15 octobre tout en bémol.

Pour Rosa

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