-
Le bourdon
Il était un fois un gros bourdon, qui avait le bourdon, car il se sentait franchement de la farce le dindon. Il venait d’être éjecté de la ruche comme un vulgaire comédon après usage forcé de son instrument à reproduire des rejetons. Il était par malchance tombé dans un vieux bidon rempli d’ordures dégoulinantes où il se trouva englué jusqu’au menton. C’était tomber bien bas pour un pacha glouton qui avait fait de miel de gargantuesques gueuletons, toujours entouré de belles abeilles butineuses aux blancs tétons. Livré à lui-même comme si on lui avait coupé l’ombilical cordon, il sortit de ce merdier, les pattes en coton, avec une envie féroce…
-
Le lapin
Il était une fois un malheureux lapin qui vivait une existence sordide comme larbin chez une horrible mégère au visage exagérément peint et aux laides dents de lapin qui faisait le tapin sur les trottoirs suburbains. Elle l’avait kidnappé dans une jolie ferme qui sentait bon le pain et où il était cajolé comme un chérubin. En deux jours, elle lui avait complètement ôté le goût du pain. Un jour que la grognasse était partie au turbin, trébuchant sur ses hauts escarpins, il alla fouiller dans ses tiroirs et mit le grappin sur son fameux calepin où elle notait les menus pour ses orgies entre copains. Horreur et stupéfaction, ce…
-
Le poulet
Il était une fois un gros poulet absolument laid à cause des horribles bourrelets qui lui enflaient les yeux, le bec, le cou, jusqu’aux mollets si bien qu’il s’entendait dire partout « du balai », ce qui au plus haut point l’horripilait. On le surnommait, on ne sait pourquoi, « le capot laid »1. Il rêvait de terminer dans l’assiette de Christiane Pollet dont il connaissait le fantasme pour les cuisses de poulet sur lit de flageolets, et le grand coeur pour les animaux marginaux et un peu simplets. Il décida alors de lui offrir en cadeau son corps replet pour son anniversaire que pour la xième fois elle renouvelait. A déguster de préférence…






